Festival d’Aurillac, cuvée 2015

24 août 2015

On reste dans le Cantal ! Dimanche dernier, je vous parlais de l’édition 2014 du Festival de théâtre de rue d’Aurillac. L’édition 2015, la 30e, s’est achevée hier. J’ai passé la semaine à Aurillac, je suis épuisée, j’ai attrapé un coup de soleil, je ne me suis pas encore débarrassée de toutes mes couleurs (vous allez comprendre !) et j’ai des centaines d’images à trier… Mais j’ai déjà des choses à vous montrer !

Encore une fois, je ne vais vous parler que de trois spectacles. Ils sont incroyablement différents les uns des autres et c’est précisément la richesse du festival d’Aurillac. Pendant quatre jours, j’ai croisé des personnes qui, normalement, ne se rassemblent jamais. Le punk à chien, la mamie hippie, le lycéen qui profite de ses derniers jours de vacances, la cinquantenaire tirée à quatre épingle, la famille à vélo, le rasta aux pieds nus, l’artiste émue, le clown de pacotille, le couple bien organisé qui ne lâche pas son programme, le photographe du dimanche (ça, c’est moi !), le jeune high tech harnaché à sa GoPro, la commerçante qui essaie de préserver sa vitrine mais qui se laisse doucement envahir par les affiches de spectacles… De la même manière, les spectacles n’ont rien à voir les uns avec les autres, mêmes s’ils appartiennent tous à une catégorie : arts de la rue, cirque, danse…

Jour 1 : Veillée d’Âmes par la Compagnie Carabosse

Une expérience très visuelle. La Compagnie Carabosse a ouvert le Festival dès le mardi soir avec des installations pyrotechniques et très poétiques. Dans certaines rues n’étaient installés que des pots enflammés. À deux endroits stratégiques du centre ville, deux musiciens jouaient dans de petits kiosques pour une ambiance un peu hors de temps.

Carabosse

Jour 2 : Babel sonore par la Compagnie Caracol

Engagez-vous pour un voyage express aux douze coins du monde… sans bouger les doigts de pieds ! Babel sonore ne pouvait que me plaire : des bancs dans le parc Hélitas, à côté du stade d’Aurillac. Des dizaines de casques pendent, il suffit de s’assoir, de poser les écouteurs sur ses oreilles et de s’échapper au doux son de la voix de votre guide ! Le principe ? Des micros, posés un peu partout sur la planète, au sommet des montagnes et dans les océans, dans un restaurant japonais, un taxi new-yorkais, un sauna finlandais… Grâce à la magie d’internet, on se connecte aux bruits du monde. J’ai enregistré un petit bout du spectacle. Un vrai voyage, le son possède une puissance incroyable pour stimuler l’imagination ! Montez un peu le volume pour percevoir toutes les nuances !

Jour 3 et 4 : The Color of Time par la Compagnie Artonik

LE spectacle que j’attendais avec impatience ! Dans The Color of Time, la Compagnie Artonik rend hommage à la magnifique fête Holi, en Inde : une journée durant laquelle les gens se couvrent de poudre colorée, s’étreignent, se sourient, s’amusent et surtout oublient les codes et les castes.

| pour découvrir la fête Holi en images, cliquez ici !

Forcément, quand on aime la photo, les couleurs ou tout simplement se salir comme un enfant de six ans, ça donne très très envie ! Il y avait deux représentations. L’une en plein centre ville, l’autre dans le quartier populaire d’Aurillac. Un choix calculé, un symbole intéressant. Le spectacle commence par un rendez-vous. Tel jour, tel endroit. Les spectateurs s’amassent, cherchent l’ombre parce qu’il fait chaud et jettent des coups d’oeil curieux aux deux enceintes qui trônent au milieu de la rue. Au bout d’un moment, plusieurs spectateurs se comportent un peu bizarrement. Ils se roulent par terre, ils abordent ceux qui les entourent… Bingo, ce sont les danseurs ! Ils incarnent tous ces personnages qui nous gênent au quotidien et que l’on préfère ignorer. Les deux baffles géantes se mettent en branle et les danseurs avancent. Peu à peu, ils se dévêtissent. Ils portent des sous-vêtements blancs et ils finissent par enfiler des tuniques blanches. C’est là que les choses se compliquent : en avant les couleurs !

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Les danseurs reprennent la déambulation et nous emmène à leur suite. À leur signal, la foule peut se joindre à eux pour la chorégraphie, toujours la même série de mouvements. De temps en temps, l’un des danseurs s’approche d’un spectateur, lui met de la poudre sur le visage et le serre dans ses bras. Tout le monde se laisse faire, tant pis pour les fringues, elles passeront à la machine ! Nous arrivons alors devant une estrade toute en longueur. Sur le chemin, des volontaires complices des danseurs ont distribués des sachets de poudre à tout le monde. Les festivités commencent sérieusement ! La musique toujours à fond, le décompte commence et quand on atteint zéro, la poudre s’envole et le ciel se colore ! (et au passage, lancez la musique si vous voulez être complètement dans l’ambiance, c’est celle du spectacle !)

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La suite ? Ça chante, ça danse, ça saute, ça rit, ça se lance de la poudre ! Ça se laisse emporter par une douce folie !

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Dès le moment où la poudre vole, chacun se retrouve avec un drôle de masque sur le visage. Forcément, tout le monde s’observe, éclate de rire, prend des selfies pour vérifier l’ampleur des dégâts… Une série de portraits s’imposait !

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Bien sûr, on termine la journée dans un tourbillon de couleurs. J’ai encore de la poudre coincée sous les ongles. J’ai dû rincer mes cheveux pendant vingt minutes pour en extraire toutes les couleurs. Quand l’amie qui m’héberge m’a vu arriver, recouverte de poussière multicolore de la tête aux orteils, elle a failli défaillir. Quant à mon appareil photo… J’ai été obligée de l’emballer dans du cellophane pour le protéger et quand bien même, quelques pigments ont réussi à s’accrocher aux aspérités. Mais c’était génial. Un sourire enfantin et béat est resté accroché à mes lèvres tout le reste de la journée !

Alors, vous n’auriez pas voulu être là, vous aussi ?
Rendez-vous l’an prochain, à la fin de l’été, pour la 31e édition du Festival international de théâtre de rue d’Aurillac !

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2 Comments

  • Reply MELIA Eva 26 août 2015 at 12:11

    Des photos sublimes ! Oser t’appeler photographe du dimanche après ces clichés, c’est de la modestie mal placée ! C’est superbe ! Les sons sont top et permettent de vraiment s’immerger. Merci pour ce bel article qui donne envie 🙂

    • Reply Lisa 31 août 2015 at 20:47

      Merci Eva 🙂

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