J’ai un amour particulier pour les jupes. Déjà, c’est l’un des vêtements les plus confortables qui existe, du moins pour moi. En hiver, je suis quasiment toujours en jupe ou en robe. Je mets des collants chauds, parfois des guêtres, je me sens alors au summum du cocooning. Quand je suis tombée, sur instagram, sur un reel du compte Sewing Therapy, j’ai su que je ne résisterai pas très longtemps : Sara, la créatrice, propose plusieurs vêtements inspirés du hanbok, le vêtement traditionnel coréen, qui sont à la fois très faciles à coudre et très agréables à porter. J’ai craqué sur la jupe Hanbok Wrap Skirt. J’en ai fait trois.
Je ne vais pas me lancer dans un historique du hanbok, il y a Wikipedia pour cela. Quand j’ai voyagé en Corée du Sud, il y a plus de dix ans, j’ai vu des Coréennes porter le hanbok. Certaines boutiques de vêtements, spécialisées ou non, en montraient aussi en vitrine. J’apprécie la culture (et la cuisine !) coréenne depuis longtemps, j’ai aussi regardé de nombreuses séries, dont certaines historiques, dans lesquelles les personnages portent ces vêtements traditionnels.
C’est donc une silhouette qui me parle et qui me plaît. Pour autant, il ne me viendrait pas à l’idée de porter un hanbok complet, ce n’est pas ma culture et l’effet serait un peu étrange, en Europe.
Quand Sara de Sewing Therapy a proposé sa version, la Hanbok Wrap Skirt, je n’ai pas hésité. Celles et ceux qui aiment la culture coréenne reconnaîtront l’inspiration, mais elle ne fait pas déguisement, au contraire. Comme son nom l’indique, c’est une jupe portefeuille, ce qui la rend très facile à coudre, très facile à porter et adaptable même si on change de poids et de tour de taille.
Coudre la jupe Hanbok Wrap Skirt
J’ai donc réalisé trois jupes, la première en lin, la seconde en soie et la troisième en coton.
D’un point de vue technique, c’est un très bon projet quand on est encore débutant, mais qu’on a déjà quelques réalisations à son actif. Le patron est très simple, ce ne sont que des rectangles. Selon la taille choisie (j’ai fait la 2XL), il y a deux ou trois panneaux à assembler pour la jupe, quatre panneaux pour la ceinture et deux pour les liens qui serviront à nouer la jupe.
Sara propose une version réversible, avec une finition en couture rabattue. Je l’ai utilisé pour ma première version, en lin. C’était la première fois que je réalisais cette finition et c’était plutôt facile. Ça m’a pris un peu de temps, pour couper le surplus de l’une des coutures, rabattre proprement l’autre couture et tout fixer avec un coup de fer à repasser. Une couturière plus aguerrie aurait été plus rapide que moi, mais cette étape était agréable. Parfois, je n’ai pas la patience d’être minutieuse, parfois ça me fait du bien, un peu comme un exercice de méditation. Pour les deux autres jupes, vu que mes tissus n’étaient pas réversibles, contrairement au lin, j’ai simplement assemblé. Je n’ai même pas surjeté, ce n’était pas nécessaire, puisque j’ai gardé les lisières et qu’il n’y avait pas de risque que le tissu s’effiloche.
L’étape la plus longue, assurément, est la formation de chacun des plis. Sara nous laisse faire comme on veut : elle explique comment calculer l’écart entre chaque pli, si on souhaite tous les marquer ; elle explique aussi comment former ses plis de manière plus libre. J’ai choisi la deuxième option, ce qui veut dire que mes plis ne sont pas tous identiques, au millimètre près. La jupe est tellement grande que ça ne se voit pas.
Globalement, la Hanbok Wrap Skirt est rapide à coudre. La troisième version, en coton, ne m’a pris que trois heures, ce qui est très rapide pour moi. Il n’y a pas de piège, la construction est fluide et le résultat est très satisfaisant. Bonus : il y a une vidéo pour tout suivre très facilement.
Les tissus : lin, soie et coton
La principale difficulté que j’ai rencontré pour coudre la Hanbok Wrap Skirt de Sewing Therapy est liée à mes choix de tissus.
Pour la toute première, j’ai utilisé un magnifique lin grenade, dont j’avais acheté plusieurs mètres pour faire une combinaison. Je l’ai tellement aimé, que j’en ai acheté davantage, sans trop savoir ce que j’allais en faire. Quand j’ai cherché un tissu pour la jupe, mon choix s’est porté tout de suite sur ce lin. Sara propose de faire une ceinture contrastante, pour donner un côté plus intéressant au vêtement. J’ai acheté un petit bout de lin gris, pour aller avec.
Pour la troisième jupe, j’ai choisi un coton noir tout simple, avec un autre coupon, en quadrillé noir et blanc, pour la ceinture. Je voulais me faire un basique, une jupe que je pourrais porter avec des blouses ou des pull aux couleurs vives.
Pour ces deux jupes-là, les tissus viennent de Marynap, l’une de mes adresses préférées près de chez moi.
La jupe #2 est celle qui m’a donnée envie de m’arracher les cheveux. Il y a plusieurs années, alors que je débutais la couture, j’ai fait ce que font toutes les nouvelles converties : j’ai craqué sur du tissu trop compliqué. Au centre de Lille se trouve la boutique des Coupons de Saint-Pierre, dans laquelle il y a souvent une sélection de soie, toutes plus jolies les unes que les autres. J’avais acheté trois mètres de cette superbe soie fleurie et je l’ai mise de côté. Je me suis dit qu’une jupe composée de rectangles serait le projet idéal pour coudre de la soie pour la première fois. C’était vrai, mais je n’imaginais pas que j’allais peiner à ce point.
C’est pourtant de notoriété publique : la soie n’est pas une matière facile. Elle est incroyablement fluide, c’est l’une de ses principales qualités, mais aussi son principal défaut quand on est à l’étape de la découpe et de la couture. Je l’ai lavé à la main, mais j’aurais dû utiliser aussi de l’amidon, pour donner plus de rigidité au tissu. Mes découpes ont été très hasardeuses. Je suis à peu près sûre que mes rectangles ne sont pas parfaitement rectangles.
Ça ne se voit pas sur le vêtement terminé, heureusement, mais j’ai eu beaucoup de mal à faire tenir le tissu en place, tout au long de la réalisation. Sur la fin, en fixant la ceinture, j’en avais ras le bol et j’ai fait des erreurs. J’ai coupé la ceinture dans un velours milleraie très fluide, mais quand même beaucoup plus lourd que la soie. Je la porte avec un pull qui recouvre partiellement la ceinture, donc ce n’est pas tellement choquant, mais il ne faut pas regarder trop près ! Un de ces jours, je reprendrais ces finitions, pour que ce soit nickel.
Au final, ça m’aura appris plein de choses. J’aimerais coudre de nouveau de la soie et la Hanbok Wrap Skirt m’a permis de faire des erreurs plus ou moins invisibles, et ainsi d’apprendre et de m’améliorer. J’adore mes trois jupes et elles ont déjà été portées de nombreuses fois !
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[…] pour la Hanbok Wrap Skirt, je n’ai pas rencontré de difficultés majeures pour assembler la Hanbok Wrap Dress. […]