J’ai (failli) détester Milan

27 novembre 2016

J’aurais pu détester Milan. Ce n’est vraiment pas passé loin.

Alors je vais le dire une fois, et je n’y reviendrai pas : bien sûr que mon expérience de Milan est lacunaire et qu’elle n’est pas La Vérité Vraie. Je ne dis pas qu’il faut éviter Milan, que tout le monde vivra son séjour de la même manière que moi, ni même que la ville ne vaut pas le coup. Sans doute que dans d’autres circonstances, j’aurais pu apprécier. Mais pour les raisons que je vais vous donner ici, ce ne fut pas le cas.

En grande partie, j’ai joué de malchance

D’abord, j’étais à Milan un lundi… quand la plupart des musées qui m’intéressaient étaient fermés. J’ai passé une grande partie de la journée à me retrouver devant des portes closes. J’aurais dû le prévoir et mieux me préparer, c’est de ma faute.

Ensuite, je n’ai pas réussi à visiter Il Duomo, la grandiose cathédrale de Milan. À chaque fois que je me plaçais dans la queue, une voix dans un haut parleur annonçait que la billetterie aller fermer pour une heure ou deux. Le nombre de visiteurs est limité, ce qui est plutôt une bonne chose, mais ça n’a pas joué en ma faveur. Et comme il s’agit de l’un des principaux attrait de Milan, c’est forcément frustrant de ne pas pouvoir y accéder.

Autre point : les transports en commun. J’ai passé mon temps à m’y perdre et j’y ai perdu mon temps. Nouvelle contrariété.

Les Milanais sont incroyablement désagréables. Ou alors ils l’étaient particulièrement ce jour-là, pour une obscure raison ? J’y reviendrai un peu plus bas dans l’article, mais cette froideur et cette attitude, parfois franchement antipathique, peut surprendre quand on voyage en Italie, où l’on prend vite l’habitude du sourire et de la bonne humeur générale des Italiens. À Milan, ils font la gueule.

Enfin, rien à voir avec la ville, mais j’étais malade. Je me suis traîné un gros rhume pendant le voyage et il a choisi le moment de mon étape à Milan pour se transformer en belle infection des sinus.

Alors pourquoi je n’ai quand même pas franchement détesté Milan ?

En désespoir de cause, j’ai déambulé dans la ville… et Milan semble plutôt charmante. Direction, d’abord, le quartier très jeune de Brera. Normalement, on peut y visiter la Pinacothèque. Lundi = fermeture hebdomadaire. Argh. Tant pis, je me pose en terrasse, profite du soleil, puis je marche tranquillement dans les rues, dont une bonne partie est piétonne. Milan, je le remarque à ce moment-là, a l’air agréable à vivre. J’arrive ensuite au Castello Sforzesco… intéressant, même quand les musées qu’il abrite sont fermés.

De manière assez drôle, un panneau à l’entrée vous apprend que les nobles n’ont pas construit les fortifications pour protéger leurs ouailles… mais pour se protéger de la population ! Bref, pour éviter de se mélanger avec la racaille. Je trouve ça assez drôle, vu l’image hautaine et dédaigneuse que se traîne Milan dans le reste de l’Italie ! Le château, en tout cas, vaut la peine d’être vu.

Je me balade ensuite jusqu’au San Maurizio, puis à la Basilica di Sant’Ambrogio. Impossible d’y entrer, tout est fermé, histoire de changer. Mais les bâtiments sont beaux. Je reviens tranquillement vers la place du Duomo, retourne dans la Galleria Vittorio Emmanuele II… en sortant, je trouve un super restaurant, Granaio, dans lequel je déguste un risotto alla milanese. Fin de la journée en admirant le coucher de soleil sur Duomo.

Au final, pas une journée très enrichissante et une ville assez peu inspirante d’un point de vue photo… mais pas un enfer non plus.

Paris, Milan… même combat !

Par certains égards (et pas que des bons côtés), Milan m’a fait penser à Paris. On a tendance à comparer les capitales entre elles, mais Rome m’a davantage rappelé Marseille que Paris et Milan ne manque pas de points commun avec notre capitale. Voici pourquoi.

Les gens. Ils ont le même air hautain. Que ce soit les gens dans la rue (quand il faut se serrer pour passer sur un trottoir étroit), dans les restos et les magasins, les Milanais sont tout aussi désagréables que les Parisiens et ils ont le même air qui vous dit clairement que vous les gonflez. Ils sont d’ailleurs beaucoup plus froids que dans les autres villes italiennes que j’ai traversé. Les Milanais ont assez mauvaise réputation dans le reste de l’Italie et j’étais prête à ne pas y croire, me faire ma propre opinion. En l’occurrence, le cliché m’a semblé valable, pour le peu de temps que j’ai passé dans la ville. Comme je suis une fille du Sud (et malgré mes amis franciliens), je n’ai pas une très bonne image des Parisiens (et elle ne s’est jamais démentie, alors que j’ai vécu plusieurs fois à Paris pour des séjours de quelques mois).

Le style. En particulier chez les femmes. Comme les Parisiennes, les Milanaises prennent soin d’elles, elles sont très élégantes. On voit très vite qu’on est dans l’une des capitales mondiales de la mode, comme à Paris. Pour les fashionista (et elles étaient nombreuses dans les rues), Milan est donc sans doute une destination de rêve. Comme le luxe et le shopping me laisse de marbre, ça n’avait strictement aucun intérêt à mes yeux.

Les militaires. C’est la seule ville italienne où j’ai vu autant de patrouilles de militaire, comme à Paris.

La circulation. Là, la comparaison est peut-être plus juste avec Nice. Les Milanais roulent n’importe comment ! Et que je te brûle le feu rouge. Et que je me met en double-file, voire en triple-file. Et que je te klaxonne si tu mets plus d’un centième de seconde à démarrer au feu vert. Et que je te coupe la route. Et que je ne respecte pas les contre-sens… Comme à Paris, comme à Nice. Ça me gonfle déjà chez moi, y’a pas de raison que ça me plaise à Milan.

Les étudiants. Ils sont partout ! Milan, comme Paris, réussit à conjuguer une forte attraction touristique avec la vie quotidienne des habitants. Ce ne sont pas que des villes-musées avec de beaux bâtiments, même si de moins en moins d’habitants peuvent se permettre de vivre dans les centres. Ça se traduit notamment par un grand nombre de jeunes et d’étudiants dans la ville. Au quotidien, Milan a l’air d’être très agréable.

Évidemment, tout ça n’est pas exclusif de Paris et de Milan, mais c’est pour ces raisons que Milan m’a fait pensé à Paris.

Conclusion : je n’irai pas jusqu’à dire que je ne remettrai jamais les pieds à Milan, mais je n’y reviendrai sans doute pas pour le plaisir. Il faut avouer que j’arrivais tout juste de Venise et que n’importe quelle ville aurait eu du mal à tenir la comparaison ! Mon séjour a été plutôt terne et sans relief, j’en étais la première déçue. En revanche, je ne dirais pas non plus que j’ai détesté Milan ! C’est juste que j’en espérais davantage.

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2 Comments

  • Reply Alex 6 décembre 2016 at 17:37

    Peut-être pas de chance en effet! J’y vais 3 jours entre noel et premier de l’an en espérant que l’expérience soit différente! 😉

    • Reply Lisa 7 avril 2017 at 22:16

      Alors, cette expérience ? Avec quelques mois de recul, j’avoue que je ne me suis pas attendrie vis-à-vis de Milan (ni de Paris, mais bon, grandir du côté de Marseille, ça laisse des traces !). En fait, je suis restée sur l’impression que vivre à Milan ou y faire un séjour de plusieurs jours doit être super… mais pour une excursion d’une journée, c’était un mauvais choix !

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